ouvrages et activité littéraire de Solange Tellier

Archives de Catégorie: 05.Si le Theil me racontait

Pour ne pas laisser mon Theil aux oubliettes même si après plus de 10 ans de bons et loyaux services j’ai remplacé son nom en tête du blog, je vous offre un extrait printanier de l’ouvrage

Il avait poussé à quelques encablures de là, à la lisière d’une forêt, encore épaisse à cette époque, en bordure d’un champ  qui, comme tous ses voisins, prenait  au fil des saisons des couleurs  changeantes.

Les roux  de l’automne puis  le brun  hivernal  passaient au vert tendre, annonçant le printemps qui voyait arriver les gracieuses hirondelles, les martinets criards, les alouettes  bavardes.  Tous  ces visiteurs annonçant le renouveau venaient  de leurs ailes frôler les tiges légères et mouvantes que le vent agitait,  et qu’il fallait couper en prévision  de l’hiver pour les animaux, alors qu’elles étaient   encore  tendres  et  fleuries.  D’autres   champs  attendaient l’été  pour  se tapisser  d’or.  Ils  formaient, sous les rayons du soleil qui les éclaboussait,  comme des vagues. Vagues de dunes  que  des Van Gogh,  Sisley et autres  impressionnistes ont  aimé  faire  glisser sur leur toile.  Vagues de blé, de blé doré  qui  ne rappelle rien aux renards, sauf à ceux qui ont connu un Petit Prince.

Les foins – Jules Bastien Lepage – Musée d’Orsay

Et puis, lorsque  juillet,  sonnant la fin de messidor,  venait couper les épis crissant de chaleur, les vagues disparaissaient,  ne laissant  derrière elles qu’une  plage  triste  de chaumes  brunissant lentement. À cette époque, les arbres avaient encore  leur place dans  le  paysage  rural.  Les  hommes   respectaient  ces êtres  de bois et de feuilles indispensables à leur  quotidien  domestique qui leur  procuraient la matière première  pour  les bâtiments et le mobilier, leur assuraient un confort,  quoique minimal,  en ces temps  où les saisons bien  marquées faisaient  de l’hiver un grand  bon- homme de froidure et d’intempéries. On se préservait  de ses ardeurs en brûlant dans les cheminées le bois que l’on consommait toujours  avec respect  et parcimonie. Les paysans tiraient encore profit  des baies, des fruits, pour  leur alimentation et celle de leur bétail. Ils appréciaient l’ombrage  des plus grands qu’ils gardaient isolés au milieu  des cultures pour  se préserver cette  fois des ardeurs  de l’été qui cognait fort sur les champs  où l’on s’employait  à des  travaux  pénibles.  

Si le Theil me racontait – Solange Tellier – Tous droits réservés


Mon blog change de titre. Le Theil laisse la place aux Fleurs d’étoiles. Le nom de domaine reste inchangé, le site répertorié avec le même lien. Après le tilleul de Theil qui fut mon premier bébé, mes Fleurs d’étoiles ont beaucoup de choses à raconter. Je reste emplie de gratitude pour celui qui a su, de ses grands bras tendus au ciel, décrocher pour moi les mots venus des étoiles et en faire des fleurs de mots, des fleurs d’étoiles. Il reste veilleur et passeur bienveillant.


Poème au tilleul de Gensac

Petits et grands réunis en ce jour

ont souhaité faire de toi

timide baliveau

l’emblème et l’espoir d’un juste renouveau.

Ils te verront grandir ou pas

mais savent déjà

que tu t’élèveras et deviendras

au fil des ans

un tilleul fort et beau.

Tu feras entre Ciel et Terre

ton chemin

puisant dans le sol et dans l’air

ton énergie tes fibres la matière.

Les hommes ici réunis ne seront plus demain

ce seront leurs enfants et leurs petits-enfants

qui fêteront avec toi d’autres printemps.

Et toi toujours à t’élever

plus haut encore plus haut

les bras tendus au ciel

pour voir d’autres étés

saluant le passage des oiseaux migrateurs

accueillant dans ton houppier

plein d’oiseaux au cœur vaillant

écureuils et autres habitants

silencieux ou tapageurs.

Bruits de feuilles et d’abeilles

ivresse douce tous tes sens en éveil !

Ton ombre sur le sol se dessinera plus large

pour d’autres saisons d’autres voyages.

Sous le vent tes feuilles bruisseront

elles raconteront

au passant qui passe

qu’un jour de mars

ici on t’a planté

symbole d’amitié et de fraternité

de nature à aimer et à préserver

pour qu’à travers les siècles

hors du temps de l’espace

arbre d’éternité

tu deviennes le grand frère

par delà Gensac et sa cité

d’autres arbres à planter

pour sauver l’Humanité

Solange Tellier- Poète – Auteur de « Si le Theil me racontait »

©copyright France- Tous droits réservés

Gensac la Pallue 23 mars 2019

 

Ce fut vraiment une très belle journée de printemps.

Un tilleul a été planté. A son pied on a enterré une bouteille sérigraphiée contenant le poème.

Les enfants présents ont lu le poème, déposé la bouteille, jeté un peu de terre. Tous se sentiront désormais un peu responsables du tilleul de leur commune.

Quel beau symbole que de planter ainsi des arbres !

Vous dire mon émotion … ! D’abord celle de l’accueil reçu, de cet honneur qui m’a été fait de m’inviter pour cette belle journée de printemps. L’émotion également de me voir offrir la petite soeur de la bouteille mise en terre. Ce n’est pas un cadeau ordinaire. La bouteille sur mon étagère aux livres est plus qu’un souvenir. Elle se fait le lien entre le tilleul de ma petite maison et le tilleul de Gensac. Elle est lien entre moi et toutes ces personnes qui étaient présentes ce jour. Elle est le lien entre le livre porteur de rêve et le tilleul arbre de liberté et d’éternité. Elle est remplie de mots qui résonnent à travers le verre si joliment gravé. Ceux qui sont restés dans la bouteille au pied du tilleul résonneront un jour dans les feuilles traversées par le souffle du vent et sans doute viendront-ils jusque chez moi à la rencontre de ceux restés sur mon étagère.

L’émotion aussi de penser que mon petit livre vert est à l’origine de ces belles choses, de ces belles rencontres. C’est à lui que je dois d’avoir passé une si belle journée. C’est lui qui doucement, discrètement, silencieux, soulève les bonnes volontés pour embellir la terre, pour embellir les âmes et embellir les coeurs.

Comment ne pas être émue de tout cela !

Merci Anie, Merci Francette, et merci à vous les dames bénévoles de la bibliothèque pour votre initiative et votre accueil, bravo à la municipalité pour son investissement tant pour les livres que pour son environnement.

photos Anie Riolon

 


SAMEDI 23 MARS 2019

FETE DU PRINTEMPS

GENSAC LA PALLUE

Plantation d’un tilleul. Récitation par les enfants des écoles de ma poésie. Dédicaces tout au long de la journée àla bibliothèque

******

Si le Theil me racontait – extrait printanier –

Il avait poussé à quelques encablures de là, à la lisière d’une forêt, encore épaisse à cette époque, en bordure d’un champ qui, comme tous ses voisins, prenait au fil des saisons des couleurs changeantes.

Les roux de l’automne puis le brun hivernal passaient au vert tendre, annonçant le printemps qui voyait arriver les gracieuses hirondelles, les martinets criards, les alouettes bavardes. Tous ces visiteurs annonçant le renouveau venaient de leurs ailes frôler les tiges légères et mouvantes que le vent agitait, et qu’il fallait couper en prévision de l’hiver pour les animaux, alors qu’elles étaient encore tendres et fleuries. D’autres champs attendaient l’été pour se tapisser d’or. Ils formaient, sous les rayons du soleil qui les éclaboussait, comme des vagues. Vagues de dunes que des Van Gogh, Sisley et autres impressionnistes ont aimé faire glisser sur leur toile. Vagues de blé, de blé doré qui ne rappelle rien aux renards, sauf à ceux qui ont connu un Petit Prince. Et puis, lorsque juillet, sonnant la fin de messidor, venait couper les épis crissant de chaleur, les vagues disparais- saient, ne laissant derrière elles qu’une plage triste de chaumes brunissant lentement.

Le tilleul de Theil de Limalonges – Le vrai tilleul de l’histoire

LES DERNIERS EXEMPLAIRES DE L’OUVRAGE SERONT VENDUS DE JOUR.

Après deux tirages successifs qui ont porté à 1 000 le nombre d’ouvrages vendus il n’y aura pas de réimpression de l’ouvrage.

Je dédicacerai également 

Fleurs d’étoiles qui est un autre hymne à la nature

Premier Eté : hymne aux deux Charentes entre Rouillac, Saint-Cybardeaux et Talmont.

et mes deux productions en micro-édition : Les poèmes de Catherine et Les perles au fil des pages (recueil des perles de mes élèves tout au long de ma carrière)


Même si le temps n’est guère propice à une floraison convenable et encore moins à la cueillette, nous entrons bien dans la période de floraison des tilleuls. J’en profite pour poster ici le superbe courrier que m’avait adressé Yves Duteil après lecture de Si le Theil me racontait.

Une missive toute en douceur et en parfum de poésie.

J’ai eu, depuis, l’occasion de rencontrer Yves et Noëlle. J’ai pu constaté combien le tilleul était un arbre qui leur convenait.

Yves est bien l’honorable descendant de ces arbres enchanteurs, passeurs d’histoires et de mémoires, arbre de douceur et d’harmonie.

Merci à lui pour ces mots qui ajoutent à mon ouvrage la petite note de miel.

 

 

pour lire les nouveaux articles clic sur le titre du blog  (bandeau supérieur)

 


cherche-un-arbre

Dimanche 16 octobre 2016

le Theil reviendra sur ses terres avec le salon du livre de Niort.

Dans l’ouvrage « Si le Theil me racontait » vous aimerez retrouver ces ambiances rurales particulières à la région. Les chemins creux, les « palisses », ces brumes matinales dans lesquelles on devine parfois Mélusine ou Almodis de Montalembert. Vous retrouverez les arbres et leurs parfums à chaque saison, et puis aussi ces saisons qui ont fait l’histoire, ces hommes venus de l’autre côté de l’Atlantique trouver refuge dans la petite maison aux volets verts  et encore ce garçonnet aux yeux clairs qui traversera le temps …

____________________

….

Assise au pied du centenaire qui, comme chaque été, sent courir dans ses veines la sève nouvelle, la petite se sent elle aussi, parcourue d’étranges vibrations qui lui donnent l’impression d’entrer en communion avec le monde végétal, et dans un même temps, en communion avec le monde inconnu, lointain, des âmes et des cœurs de ceux qui ont vécu ici, avec leurs moments de peine et de joie.


Pour empêcher la cicatrice terrible de s’ouvrir, elle avait pris l’habitude de se montrer gaie faisant preuve tout à la fois de légèreté et de finesse dans ses propos. Et même si cela ne convenait pas à tout le monde, même si cela n’était pas toujours compris par son entourage, c’était pour elle une façon d’obliger la trop grande douleur à rester en coulisses. Mais, au plus profond de son être, le fauve restait là, tapi. Alors quand elle ne riait pas, quand elle ne se mêlait pas aux conversations futiles de ses semblables auxquelles elle n’adhérait jamais vraiment, la petite se taisait.

Il fait doux à l’ombre du tilleul. L’arbre tel un père dont les enfants turbulents jouant à cache-cache font vibrer les cordes de la vie, l’arbre qui reçoit contre son tronc généreux une jeune fille dont le cœur semble se fondre au sien, l’arbre se tait. Pourtant que de secrets dans son cœur plus que centenaire !

Contre le tilleul, contre son arbre, la petite apprenait le calme et aspirait la force pour avancer sur son chemin.

….

Si le Theil me racontait. Tous droits réservés- ISBN 978-2-35168-391-0

salonlivreniort2016-741x1024

parc des expositions – Hall des peupliers

FLASH BACK  : clic sur image

place des Brumes