photos et posie Solange Tellier – 2 mai 2024 – Tous droits réservés
Quand le Méjean pleure,
le Pêcher sorti du chaos
laisse couler à flots
toutes les larmes de son coeur.
Pleure pleure bel Adonis
larmes de pluie comme autant de perles de cristal.
Lorsque l’été annoncera la fin du bal
Aphrodite il te faudra quitter
et rejoindre aux enfers celle qui vous a pour l’éternité
séparés.
Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »
Théophile Gautier (1811-1872)
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Emerger doucement.
Sortir du brouillard
hagard.
Ne pas se réjouir trop vite
juste jouir de l’instant.
Un rayon au ciel
une fleur au jardin
un oiseau une abeille.
Et puis un sourire
un appel.
Sortir de l’oubli.
Sortir de l’ennui.
Ne pas se réjouir trop vite.
Respirer. Recommencer à vivre.
Enfin.
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Silencieuse résonance
improbables confidences
l’instrument délaissé
se love
et se laisse embrasser.
De l’âme au chevalet
la pierre se fait douce.
Sous les doigts de l’artiste
les notes continuent
d’exister
et la pierre de chanter.
Il suffit juste
de savoir écouter …
photo et texte Solange Tellier
Tous droits réservés