Dans la perspective d’une réédition de mon roman « Si le Theil me racontait » j’envisage d’ajouter une nomenclature des lieux ayant pour origine étymologique le tilleul.

Les  deux précédentes éditions comportent  un condensé (voir ci-dessous) que j’aimerais étayer plus largement. J’ai lancé une enquête auprès des communes dont le nom semble tirer ses racines de « tilleul » sous toutes ses formes. Beaucoup m’ont déjà répondu et les échanges sont enrichissants et parfois surprenants. Vous pouvez, vous aussi lecteurs de ce blog, participer si vous le souhaitez à cette quête en m’adressant toute information susceptible de m’être utile, soit par le biais du site en commentaire soit par mail au Theil édition (letheiledition@orange.fr) objet : étymologie villes et villages. Toutes les informations, toutes les références en matière de sites ou d’ouvrages traitant de la toponymie, tout contact, toutes les idées m’intéressent.

panneau theil

 

L’homme a manifestement prêté main forte au tilleul dans sa colonisation pacifique. Est-ce pour imposer en douceur les idées révolutionnaires que cet arbre s’est aussi largement répandu dans les contrées réputées les plus réfractaires ? Toujours est-il que le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Ille et Vilaine ne manquent pas de Theil, même si ce sont les pommiers qui parsèment en plus grand nombre les prés et les vergers. Alors, pour les distinguer, on a ajouté à certains des précisions comme « bocage » ou « Bretagne », « sur Huisne » ou encore « en Auge ». Par- fois le Theil devient Montillot dans l’Yonne, ou Tilloy dans le Pas-de-Calais.
Les Vosges ont leur Certilleux, la Moselle son Conthil, la Meuse son Thonne-le-Thil, son Thillot et son Thillombois, la Loire son Craintilleux. Saint-Ouen-du-Tilleul s’affiche fièrement dans l’Eure, et Aisy-sous-Thil en Côte d’Or ; le Tey, Teillé, Thyez, ici ou là, Teil en Ardèche et Saint-Germain-du-Teil en Lozère. Thilay dans les Ardennes aligne depuis 1900 ses tilleuls le long de la voie ferrée, et les Monteils, Montilliers, Santilly, les Theillay ou encore Chantilly, sont tout autant de témoignages de lieux qui furent un jour plantés de tilleuls. D’autres communes se sont contentées d’utiliser la forme plus récente « tilleul » parfois seule comme en Seine-Maritime, d’autres fois en complément d’un nom sanctifié comme à Saint-Ouen-du-Tilleul ou à Saint-Martin-du-Tilleul dans l’Eure, ou avec une acception plus laïque comme à Dompierre-du-Tilleul dans le Doubs. Si l’on passe les frontières, on trouvera également en Belgique un Montigny- le-Tilleul. La liste est longue, et vous ne manquerez pas de la compléter avec d’autres Tillenay ou Vertilly que vous aurez rencontrés. Les Le Lindois, en Charente également, mais plus fréquemment dans le Nord et en Lorraine avec autres Lindebœuf, Lindre ou Lyndre empruntent quant à eux la racine germanique « Linde » signifiant tilleul que l’on retrouve en Allemagne et dans certains pays scandinaves.

p.77-78-Si le Theil me racontait-©Solange Tellier-Tous droits réservés pour tous pays.
Dépôt légal : mai 2011 – ISBN : 978-2-35168-391-0

nota bene : Le tout prochain reste celui-ci :

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Premier été : parution mi-mai